Non catégorisé
Mes Falissard du Cantal.
Par Georgette FALISSARD-SOSNICKI Ils y étaient peut-être déjà en 1553, la consultation d’un procès-verbal du Présidial de Riom pris à cette époque par Michel de VENY et faisant état d’un lieu-dit FALISSARD sur la commune de Mourjou, pourrait le faire supposer. Ce document, qui pourrait éventuellement donner des informations à ce sujet, n’a pu jusqu’à présent être consulté. Je ne désespère pas d’obtenir de la part du conservateur des Archives du Puy-de Dôme que ses services fournissent une réponse à mes interrogations. Ils y étaient déjà à Marcolès en 1724 ; une Elizabeth FALISSAR du village de Teulade figure sur des tables de baptêmes déposées aux archives départementales d’Aurillac. Sur ces tables nous pouvons également trouver le baptême de Marie FALISSARD de la ville. A partir de 1739, année du mariage de Jean FALISSARD (né à Conques) avec Marie-Anne BOUTARIC, leur présence à Marcolès est plus facile à reconstituer. Jean et Marie-Anne y ont eu douze enfants (sauf omissions) de 1740 à 1760. Deux d’entre eux : Joseph né le 11 décembre 1741 et Louis né le 11 janvier 1749 figurent dans mes ascendants directs. A) Joseph épouse, à Marcolès le 26 janvier 1774, Anne PUECHGUIRBAL, ils auront dix enfants de 1775 à 1792. Il est tanneur comme son père. En 1787 il figure sur une minute notariale en qualité de marchand. En 1798 il est aubergiste et en 1813 lors du mariage de son fils Pierre il est « propriétaire-cultivateur » et fait partie du conseil municipal de la commune. Le 9 février 1796 à Marcolès il épouse en secondes noces Marthe MURAT dont il aura trois enfants. Il décède le 23 janvier 1823 à Marcolès. - Le cinquième de ses enfants, Pierre né à Marcolès le 9 juillet 1785 épouse, à Marcolès le 18 novembre 1813, Antoinette ROS, ils auront quatorze enfants. Lors de son mariage il est « cultivateur ». Il décède à Marcolès le 9 janvier 1846. - Le onzième enfant de Pierre, Marie-Anne née à Marcolès le 9 mars 1830 épouse, à Marcolès le 21 février 1854 Jean-Pierre DELMAS. Ils auront six enfants. B) Louis, frère de Joseph, épouse à Marcolès le 19 janvier 1774 Jeanne SAINGEAL, ils auront 14 enfants de 1775 à 1802. En 1786 nous le trouvons « marchand » (1). Louis a été le premier maire de la commune de Marcolès, c’était en 1789, mais nous relevons qu’en 1792 « le premier maire montrant peu d’ardeur, on le remplace par un autre qui soit vraiment révolutionnaire » (2). A son décès le 20 juillet 1804 il est propriétaire-cultivateur. - Son dixième enfant, Jean-Pierre, né à Marcolès le 3 mars 1796 épouse, à Marcolès, le 21 février 1827, Toinette LABORIE d’où un seul enfant. Le 20 septembre 1837 il épouse en secondes noces, à Vitrac, Hélis Rose MURATET. Ils auront quatre enfants. Lors de ce second mariage il est cultivateur ; il décède le 18 juin 1869. - Le deuxième enfant de Jean-Pierre : Louis, naît à Marcolès le 16 janvier 1840 et épouse, à Marcolès le 20 mai 1872 Marguerite PONS d’où quatre enfants. Lors de son mariage il est « chef de cuisine au château de Poux » En 1886 des actes notariés le signalent « marchand » et au moment de son décès le 19 mars 1899 il était conseiller municipal de la commune. - Son fils Georges, né à Marcolès le 5 juin 1875 épouse, à Marcolès le 19 juillet 1898, Marie Irma GRAMOND ; ils auront un enfant. Il est déclaré « sans profession » lors de son mariage ; sur les états de dénombrement de la population de 1901 il figure comme « patron voiturier » et sur ceux de 1906 il est « propriétaire cultivateur ». Son décès intervient le 23 juin 1906 à Marcolès. - Louis, mon père né à Marcolès le 19 avril 1900, épouse à Aurillac le 30 juin 1928, Paule BADIOU dont il aura trois enfants. Lors de son mariage il est « mécanicien » (son garage existe toujours à Marcolès) il exploite également, avec un associé, une ligne d’autobus Marcolès – Aurillac par Roannes St-Mary et créera par la suite une entreprise de transport. Il décède à Marcolès le 19 juillet 1937. - André, mon frère né à Marcolès le 14 octobre 1930, épouse à Sainte-Illide le 15 juin 1955, Jeanne BOUISSE, ils auront un fils. Il décède à Naucelle (Cantal) le 31 mai 1993. - Jean-Louis, son fils, né à Aurillac le 21 août 1962, a eu avec sa compagne Muriel une petiteLola née le 2 novembre 2002. (1) En cette qualité il fut amené à faire enregistrer de nombreux actes notariés que nous développerons une prochaine fois (transmis par Yvette SOUQUIÈRES). Voir en pages suivantes le partage de ses biens en 1819 qui intervenait donc 15 ans après son décès. (2) « Marcolès, Aperçu historique » par Jean BONHOURE |
Contrat de mariage de Jean FALISSARD et Marianne BOUTARIC
6 février 1739 Contrat de mariage de Jean FALISSARD et Marianne BOUTARIC AD de l’Aveyron 3 E 9-109, chez Flaugergue, notaire de Conques Transcription Dominique Rougier et Yves Marret |
L’an mil sept cent trente neuf et le sixième jour du mois de février après midi régnant Louis quinze roy de France et de Navarre dans la ville de Conques en Rouergue par devant moy notaire soussigné et témoins bas nommés ont été faits et arrêtés les pactes de mariage suivants entre Jean Falissard, taneur, fils légitime et naturel de Jean Falissard aussi taneur et défunte Marie Cazals du dit Conques d’une part et Marie Anne Boutaric fille légitime et naturelle de feu Louys Boutaric marchand taneur et de Marie Delbes du lieu de Marcolès en Auvergne d’autre , lesquelles parties icy présentes assistées de leurs parents et amys « respectivement » assemblés et procédants de leurs avis, volonté et consentement ont promis célébrer le dit mariage en face de notre sainte mère l’église à la première réquisition de l’une des dites parties, les formalités 13. de l’église en…tel bas requises au préalable gardées et observées 14. à peine …. le refusant de touts dépens, domages et intérêts, en 15. faveur duquel futur mariage et pour support des charges 16. réelles la dite Delbes mère a donné et constitué en dot et pour 17. pour dot à la dite Boutaric sa fille future épouse acceptant, et 18. sa dite mère humblement remerciante la somme de quatre cents 19. livres faisant moitié de celle de huit cents livres de sa dot 20. portée par son contrat de mariage avec le dit feu Boutaric 21. du 16 juillet 1709 reçu par Me Boissou not.du dit Marcolès 22. et Salvetat notaire d’Entraygues laquelle somme de huit cents 23. livres demeure recognue sur les biens et hérédité de son dit mari 24. plus donne et constitue et le tout par donation pure et simple 25. en … a jamais valable et irrévocable à sa dite fille future 26. épouse acceptante comme dessus la somme de vingt cinq livres 27. qu’elle… a portion …de l’augmant par elle gagné par le pré décès 28. du dit Boutaric son mari porté par le dit contrat de mariage 29. dument contrôlé sous la réserve néanmoins de 30. l’usufruit sa vie durant de la dite portion d’augmant donnée 31. ci-dessus. La dite Delbes réservant la moitié restante de la 32. sus dite somme de huit cents livres et ses biens et droits pharaphernaux 33. pour en dotter ses autres enfants et enfin en disposer à ses plaisirs 34. et volontés tant en la vie quen la mort, voulant néanmoins 35. la dite Delbes venant à décédér sans disposition valable 36. que la dite Boutaric future soit son héritière universelle et générale 37. la nommant au dit cas et instituant d’elle à la charge de 38. payer à ses autres enfants et du dit feu Boutaric telle légitime 39. que de droit, réservant de plus la dite Delbes en cas de discorde 40. avec les dits futurs époux la jouissance sa vie durant d’une 41. chambre de la maison paternelle, la dite chambre garnie d’un 42. lit garni du tout et des meubles de l’hérédité à elle nécessaire 43. sa vie durant, déclarant la dite Delbes que de l’avis de Bernard 44. Boutaric son beau-père et faisant de son ordre elle élie et // 45. nomme la dite Boutaric future épouse pour 46. receullir l’hérédité de son dit père et … à 47. la charge de payer à Joseph et Marie Boutaric ses 48. frère et sœur telle légitime que de droit et pour 49. icelle la somme de deux cents cinquante livres 50. payable à chacun des dits Joseph et Marie Boutaric. 51. La dite Delbes en conséquence de l’acte du 4 du courant 52. consenti par le dit Boutaric son beau-père recu par le dit 53. Boissou notaire duement contrôlé suivant l’extrait remis de vers moi notaire 54. qui demeurera attaché au présent ayant déclarer et affirmer en son 55. ame et en l’ame du dit Boutaric aieul les dits biens meubles et effets 56. délaissés par le dit feu Boutaric consistants en marchandises et 57. outils de tanerie cuivre, étain, lits, linge, un cheval et 58. généralement tous autres quelconques après sérieux et juste 59. examen pour en faire pour juste règlement parmi les dits 60. enfants, n’exédant pas la valeur de mil quatre cents 61. livres, prometant la dite Delbes pour servir et ce que 62. de besoin de faire approuver, ratifier et confirmer tous ce dessus 63. par le dit Boutaric son beau-père avant la célébration du dit futur 64. mariage, en même faveur duquel et pour support des charges 65. le dite Falissard père ici présent a donné et constitué pour droits légitimaires 66. au dit Falissard futur époux acceptant et son dit père humblement 67. remerciant la somme de huit cents livres, savoir du chef 68. maternel la somme de quarante livres et le surplus du chef 69. paternel et le dit Falissard père reconnaissant son dit fils futur époux 70. majeur de vingt cinq ans prudent sage et capable 71. d’administer, gérer, traîter et être en jugement de ..et pour 72. l’amitié qu’il porte à son dit fils l’a émancipé comme par ses présents 73. il l’émancipe et tire or de sa présence paternelle .Consentant 74. qu’il agisse comme tel et que tous las acquits quelconques qu’il 75. fera lui appartiendront en son propre pour en disposer à ses plaisirs 76. et volontés tant en la vie quand la mort, puis le dit Falissard fils 77. a aussi remercié très humblement son père par lequel demeure 78. réservé suivant le respect et devoir dubs par le fils au père 79. et que le dit Falissard fils à promis lui rendre l’un … 80. et estant moins de laquelle sus dite somme de huit cents livres 81. le dit Falissard père a cédé avec promesses de… garantie à son dit 82. fils futur époux acceptant en tant que de fils émancipé la somme 83. de cent livres à lui donner par Jean Puilieres … du village 84. de la Croix Torte ( ?) présente paroisse suivant l’obligation à lui consentie 85. par feu François Girou beau-père du dit Puilières le trente 86. août 1722 reçu par moi notaire nonante huit livres de capital…// 87. … obligé le dit Falissard père… de livres à son dit fils pour 88. retirer payement de la dite somme de cent livres ;demeure convenu 89. que la dite Delbes réserve aussi par express au cas sus dit de discorde 90. l’usufruit sa vie durant de la somme de quatre cents livres 91. par elle donnée ci-dessus et la sus dit Boutaric future épouse 92. se constitue ses biens et droits paternels 93. et pour support des sus dite charges, laquelle et le dit Falissard 94. son futur époux seront et demeureront chargés après la célébration du dit futur 95. mariage des biens meubles et effets délaissés par le sus dit Boutaric 96. père et étant moins comme dessus le dit Falissard père a payé ici 97. volontairement à son fils futur époux la somme de quatre cents livres 98. en louis d’or et argent faisant la dite somme de quatre cents livres comptée 99. vérifiée, reçue et retirée au pardevant lesd notaires et témoins dont 100. le dit futur époux « dont » comme bien et valablement emancipé a quitté et 101.quitte son dit père avec promesse de ne plus demander icelle et sera 102. tenu le dit Falissard père pour parfaire la sus dite somme de huit cents 103 .livres payer à son dit fils celle de trois cents livres restante en 104. trois paiements espacés d’an en an, le premier échaura de ce jour d’hui en 105. un an et sans … que de faire des paiements reculés et pour 106. l’obervance de tout ce dessus les dites parties « chacunes » comme 107. les conv… ont obligés leurs biens meubles, immeubles présents et 108. à venir soumis aux cours et rigeur de justice de quoi … faire 109. et … en présence de messires Louys Guyot prêtre …(2 mots) 110. du chapitre de Conques, François-Benoit Rodat curé de la dite ville 111. Pierre Falissard, Jean Falissard frères du dit futur époux … 112. Jean et Claude Raynal père et fils habitants du dit Conques soussignés avec la dite 113. Delbes et moi les autres parties ne sachant de ce requis . |
Marie Delbes Guyot Rodat Falissard Falissard Raynal Raynal Flaugergues, notaire |
Partage des biens de Louis Falissard (1749-1804)
marchand, premier maire de Marcolès de 1789 à 1792
28.10.1819, à Marcolès, en l'étude du notaire BOYSSOU, ont comparu :
- Jeanne et Marie Falissard 2e du nom, soeurs, propriétaires domiciliées au chef lieu de Marcolès.
Tous habiles à se porter héritiers de feu Louis Falissard décédé depuis plus de 15 ans.
Lesquels ont dit que par acte du 24.9.1819, ils auraient nommé le sieur Depruines de Lacarrière,
Pour l'arrosement du pré Billeyrols, Pierre Justin percevra les eaux de la rase ou rigole basse
Les eaux pour l'arrosement du pré Boyssou demeurent divisées ainsi qu'il suit : Lacaze et sa femme
Dans le cas où les copartageants voudraient faire des clôtures, soit avec des murailles, soit avec des haies
Une famille de tanneurs
De Conques à Marcolès : Après son mariage à Conques en 1739, Jean Falissard s’installe à Marcolès en qualité de tanneur. A cette époque la cité médiévale est encore un lieu de grande activité artisanale, voire d’avenir pour le travail du cuir, dès le 16ème siècle des marchand-tanneurs y sont déjà mentionnés. Jean Falissard, fils de tanneur de Conques, en épousant une Boutaric de Marcolès d’une famille également de tanneurs, montre les rapports étroits qu’il pouvait exister entre gens de même corporation, ceci bien au-delà des limites d’une paroisse. Sur le contrat de mariage, le père de l’épouse - feu Louys Boutaric - était mentionné « marchand-tanneur ». Notre Jean a sans doute eu là l’occasion de reprendre l’affaire du beau-père décédé. Bien des interrogations subsistent cependant sur la transmission du moulin à tan (au bord de la Rance) et de la maison appelée ‘des tanneries’ (au bourg) que l’on retrouve dans la succession de Joseph Falissard : Jean Falissard son père avait-il acquis ces biens via sa belle-famille Boutaric ou les avaient-ils lui-même acheté ? Des allers et venues étaient donc choses courantes entre Marcolès et Conques pour ces marchands du cuir. D’ailleurs le grand-père de la mariée, Bernard Boutaric, auparavant tanneur à Conques, avait lui-même tracé la voie en allant se marier et s’implanter à Marcolès, dès 1684, avec une fille Poncely de Marcolès dont le père était qualifié de « Maître-tanneur ». Avec d’abord les Poncely, puis les Boutaric et enfin les Falissard, nous avons là, trois familles distinctes de tanneurs qui se sont succédées en seulement quatre générations. Un métier sur le déclin : « 1774 » année charnière En s’installant à Marcolès Jean Falissard ne se doutait pas encore que les affaires allaient péricliter au fil des années. Son fils Joseph né en 1741, qualifié d’aîné en 1787 (son premier fils Jean-Louis né un an plus tôt était donc décédé) sera un tanneur de la dernière génération, et encore, il n’exercera jusqu’à seulement 33 ans. Dans cet acte de vente, Falissard père et fils apparaissent comme « tanneurs » pour la dernière fois : « Le 5 février 1774, Jean et Joseph Falissard tanneurs, père et fils, le fils donataire, ont vendu à Messire Guillaume d'Humières habitant en son château de Montfort, Jaleyrac, présentement au château du Poux, Marcolès, leur domaine de Leygonie, sis à Leygonie, Marcolès, composé de maison, grange,four, patus, courtils, prés, terres et bois, actuellement à titre de bail à demi-fruits à Antoine Marret métayer, domaine confronté presque de toutes parts avec les possessions de l'acquéreur et avec celles de Guy Cantournet de Leygonie, avec droits d'entrées, issues, servitudes, prises d'eau, la présente vente moyennant 8300 livres. » En effet, après avoir été qualifiés de tanneur puis ensuite de marchand-tanneur ou marchand-corroyeur, à partir de 1774 Falissard père et fils seront tout bonnement marchands. Ce qui expliquerait que le ‘moulin tanyé’ des Falissard ayant donc cessé son activité en 1774 n’ai pas été répertorié quelques années plus tard sur la carte de Cassini. On retrouve ce terme de marchand pour Jean en 1787, dans le testament de son épouse Marianne Boutaric (Jean Falissard était décédé en 1783), lui aussi avait dû se résoudre à évoluer dans son métier : « Notaire Bouyssou 3 E 252 192 Le 7 avril 1787, testament de Marianne Boutaric veuve de Jean Falissard marchand, à Marcolès : - elle lègue à Pierre Jean Falissard son fils 1000 livres. - elle lègue à Louis, Marie épouse Dalmont de Conques et Marianne épouse Molinier, à chacun 100 livres car suffisamment dotés lors de leurs mariages. - elle lègue à Jean Louis Falissard son petit fils, fils de Joseph et Anne Puechguirbal une somme. - elle nomme Joseph Falissard son fils aîné héritier. (=> en 1787, sur les 12 enfants, seulement 5 seraient en vie). » Sans doute en tant que marchands n’avaient-ils pas perdus au change ? Le métier de tanneur-corroyeur était dur et ingrat. De plus, avec les lourdes taxes auxquelles cette profession devait s’acquitter, il devenait difficile aux petits artisans de stocker pendant les deux années habituelles les peaux en cours de préparation. Le roulement était alors plus rapide pour vendre plus vite afin d’arriver à payer les taxes, du coup la qualité du cuir s’en ressentait (voir à ce sujet les pages 31 à 34). Seules les tanneries importantes, situées dans les grandes agglomérations, pouvaient survivre. Les marchands allaient bientôt s’y fournir pour approvisionner leur village et d’autres alentours. De fil en aiguille ces marchands du cuir vendront aussi d’autres produits, se lanceront pour les plus doués dans des transactions plus importantes et seront négociants, à l’image de Joseph mais surtout de Louis Falissard, autre fils de Jean, qui sera un modèle dans le genre, ayant eu à faire dresser de nombreux actes notariés. Les deux frères possédèrent ainsi de nombreuses terres ou maisons sur Marcolès et alentours, comme à Arpajon où Joseph semblait souvent se rendre. Il est alors marchand-aubergiste en 1783. Il ne sera plus mentionné quelques années plus tard que comme aubergiste, tout comme son autre frère Pierre-Jean Falissard en 1791 : « 25.2.1783, Joseph Falissard marchand aubergiste, en son nom et comme mari et maître des biens dotaux de Anne Puechguirbal, a donné à titre de bail afferme à Guillaume Toyre marchand, Brouzadet, Arpajon, une maison et auberge appelée de Trabuc, sise en ce lieu, composées de cave, celliers, cuisine, chambres, grange à côté, 2 portions de jardin autour de la maison, le tout uni et contigu, une portion de terre située au tènement du Puechlong dans les dépendances de ce lieu, tel que défunt Guillaume Trabuc l'avait acquis de Antoine Naudou, le pré "decanis" à Canet, ainsi que les meubles qui garnissent la maison dont il fera faire la description à la prise de possession par Toyre, ce pour 6 années, le présent bail moyennant 240 livres annuellement ». On le retrouvera témoin à Arpajon-sur-cère le 9 juillet 1793, à la déclaration de naissance d’un Joseph Puechguirbal, fils de Charles, laboureur à Cabrières, et de Marie Bacq. Dès la révolution, même s’il possède encore le moulin tanyé, le temps du tannage est pour Joseph déjà loin. Leur respectabilité, leurs relations et leur qualité de négociation feront occuper aux deux frères Louis et Joseph Falissard des postes à responsabilité au sein de la commune. Louis sera maire (1789-1792) et Joseph conseiller municipal (avant 1820-1823). A Marcolès, série G (contributions), on remarque que le train de vie de Joseph va en diminuant au fil des années : * 1791 : Joseph Falissard aubergiste, 7 enfants, une servante et un cheval Louis Falissard, 6 enfants, une domestique, un cheval * 1793 : Joseph Falissard n'a plus de servante * An 5 (1797) : Joseph Falissard aubergiste * An 7 (1799) : Joseph Falissard cabaretier Le « moulin tanyé » des Falissard |
L’emplacement du ‘Moulin Tanyé’ (ou moulin à tan) des Falissard avait été omis sur le relevé de cette carte de Cassini. Ce moulin existait pourtant au 18ème siècle, Joseph en était propriétaire en 1793 car il en payait l’impôt. Sans doute n’a t’il pas été pris en compte car n’étant plus en activité au moment des relevés cartographiques sur la région vers 1780. Grâce aux investigations d’Yvette Souquières, son emplacement a pu être localisé. Nous le faisons figurer par un point rouge, de nos jours il n’en reste pas même une petite ruine. L’une de ses meules enfouie avait été découverte il y a quelques années avant d’être transportée ailleurs. Il était situé sur la rivière Rance, au-dessus du hameau de La Milie, à moins d’1 km au Nord-Est du Bourg de Marcolès. C’était la distance qu’il fallait parcourir pour acheminer ensuite les écorces broyées jusqu’à la tannerie du bourg, implantée près de l’entrée du porche du bas (porche de la tour). Ce moulin Tanyé était entouré en amont par le moulin à céréales de La Bouygue (transformé aujourd’hui en maison d’habitation) et en aval par les deux du Talarau dont l’un fut à foulons à chanvre puis à céréales et l’autre à céréales (fermés en 1955). Après avoir appartenu à Joseph Falissard, le moulin tanyé a dû appartenir à Augustine Falissard qui habitait à St-Mamet. Elle a vendu la « terre del mole tanyé » en 1859, une terre qu’elle possédait déjà en 1832 : parcelle 612, section C. Un Jean-Pierre Falissard possédait lui les parcelles 605 et 599, section C. Curieusement nous n’avons pas encore trouvé le lien de parenté qu’avaient Augustine et Jean-Pierre avec leur donateur Joseph décédé en 1823. Sur les 21 moulins de Marcolès recensés à ce jour (cf. Yvette Souquières), un autre servait aussi au broyage des écorces de chênes pour le tannage : le moulin à tan du domaine de Croûtes. Il était en service à la même époque et se situait encore plus en aval sur cette rivière Rance, au lieu dit le Pont-Noir, entre le moulin du Carmentraire (disparu vers 1900) et le ‘Moulet del Prat’. En 1792 Mr d’Humières en était le propriétaire (voir son emplacement en encadré sur la carte). Tous ces moulins étaient uniquement « à eau », réparties sur huit cours d’eau de Marcolès, lesquelles se jettent tous dans la Rance, puis le Célé. En voici une description sommaire : Sous le moulin, un déversoir permettait de détourner une partie de l’eau et d’en régler le débit. Une roue horizontale à cuillères actionnait le système de mouture. Ce système situé au rez-de-chaussée se composait de la trémie, du coffre des meules - la dormante et la tournante - de l’auget qui amenait le grain ou l’écorce de la trémie aux meules. Philippe.Gautreau. |